Sur le plan légal, revendre un module, même obtenu gratuitement, c’est en effet permis. La licence GPL permet cela, mais à une condition: Le module après modification doit lui même rester sous licence libre (principe de copyleft de la licence GPL). Le but de la licence GPL n’est pas de protéger un business mais de protéger les libertés des utilisateurs. Certaines licences libres le permette même sans cette restriction, mais ce n’est pas le cas de Dolibarr qui garde cette restriction (car étant en GPL).
Par contre, si tout le monde peut acheter et revendre un module, modifié ou pas, rien n’oblige une « communauté » à soutenir les personnes qui fonctionnent ainsi. Et rien n’empêche non plus l’association Dolibarr à ne « promouvoir » que la version originale sur DoliStore (Dolistore n’étant qu’un passage facultatif de diffusion des modules, et l’association a avant tout un role de promotion de Dolibarr et son eco-système et ne participe pas directement au codage du projet).
Aussi, il y a donc un équilibre à trouver entre « autorisé par la loi » et « accepté par la majorité ». Certains accepterons sans problèmes (cela augmente les libertés et évite de batir un business model en prenant une « exclusivité » sur le code, ce que veut combattre les licences libre justement), d’autres le verront d’un mauvais oeil (cela bloque ceux qui essaient de baser ce business model dans le libre tout en voulant s’assurer que personne ne fera mieux et prendra le marché à sa place, le but du libre étant justement de permettre cela, l’argument est discutable, mais cela peut aussi être mal vu car la version améliorée peut en fait être « moins bien », plus bugué et donner une mauvaise image à la version d’origine où tout le monde sort perdant et il y a surement d’autres raison tout aussi louable).
Bref, il faut trouver le bon équilibre. Et c’est lorsqu’on casse cet équilibre qu’on finit par être perdant.
Il y aura donc toujours 2 camps. Et c’est cela qui peut amener des contradictions. Il est toujours préférable d’essayer de contenter les 2 (de conserver l’équilibre), même si c’est parfois très difficile.
- Si le changement apporte un plus value légère, mieux vaut fournir les amélioration au projet d’origine.
- Autre exemple, ne pas faire d’ombres à la version originelle, par exemple, un indiquant: « Ce module Y est une version modifiée du module X pour ajouter … conçu par … (lien). Si ce module Y ne vous satisfait pas, je vous invite à évaluer le module X ».
- Ne pas espérer vivre en vendant des modules, ou alors accepter le fait que tot ou tard, tout s’arrêtera, car le module sera disponible en standard, en mieux et gratuitement, mais plutôt bâtir un business modèle sur un autre service/revenu que la vente directe de code non financé, par exemple de l’assistance, du développement spécifique sur mesure (qui une fois financé par un client et développé peut ensuite être libéré), de la formation, du support, de l’hébergement. Les modules sont plus efficaces en produits d’appel ou de promotion…
C’est pour essayer ce travail d’équilibriste que l’association Dolibarr, sur Dolistore, fait le choix de ne faire la promotion que du « premier module soumis » et de ne pas valider un module trop proche d’un autre déjà existant si il n’y a pas une petite plus value. Pour être franc, sans cette règle, chaque module serait disponible en 100 exemplaires identiques ou quasi identiques sur le store. L’utilisateur lui même s’y perdrait. Malheureusement cette règle ne peut être rigoureusement appliquée car il n’existe aucune métrique pour définir le « plus value est assez ou pas assez suffisante pour justifier le doublon », c’est très subjectif et tout le monde n’aura pas le curseur au même endroit.
Ce critère étant subjectif, il faut accepter le choix fait par l’association sur dolistore qui cherche à maintenir le bon équilibre, même si elle se trompe et ne pas oublier une chose, le fond du problème n’est pas que l’association ait raison ou pas dans son arbitrage, mais que l’on batisse un business modèle sur la vente de code libre (la FSF explique que si vous y arrivez, tant mieux, mais que c’est clairement pas une bonne idée). En ayant conscience de cela, les arbitrages de l’association (composées elle même des 2 camps) seront plus facile à accepter.